Des artistes internationaux de premier plan tels que Felix Gonzalez-Torres et Roni Horn, ainsi que des artistes belges tels que Kasper Bosmans, Jan Van Imschoot, René Heyvaert et Nico Dockx proposeront des œuvres qui s’inscrivent dans le thème « After Paradise ».
Tous ces artistes portent un intérêt particulier à l’aspect social et sociétal de l’art. La Triennale de Courtrai 2024 invite donc les visiteurs à (re)découvrir la ville dans toute sa splendeur. Le riche passé de Courtrai sert de fil rouge au parcours qui sillonne la ville. Des perles plus ou moins célèbres du patrimoine ouvrent exceptionnellement leurs portes à l’art contemporain. Le parcours sillonne également de nouveaux parcs urbains et des rues qui ont subi une profonde transformation au cours des dernières années. Les visiteurs de la Triennale découvriront que Courtrai est une ville qui bouge.
Le thème de cette troisième Triennale ? « After Paradise » : qu’y a-t-il après le « paradis » ? Contrairement au paradis, où règnent l’harmonie et la richesse, l’après-paradis nous met face à des pénuries de ressources, à des tensions sociales et à une forte pollution environnementale. Bien que ces thématiques semblent plutôt négatives, After Paradise entend avant tout transmettre un message optimiste, en insistant sur la prise de responsabilité et l’autonomisation. Cette approche se reflète dans le contenu artistique : l’exposition fait la part belle aux œuvres qui invitent au dialogue, à la réflexion et à l’action.
Le fait de se rendre compte que le paradis est irrémédiablement perdu ne doit pas forcément inspirer de la mélancolie, de la tristesse ou du découragement. On pourrait même dire que c’est justement ce paradis perdu qui nous aide à identifier les questions et les défis qui ont une réelle importance à l’heure actuelle. Au paradis, l’abondance matérielle, l’harmonie sociale et la pureté naturelle allaient de soi. On n’imaginait pas qu’elles puissent disparaître. Ce n’est donc qu’après le paradis qu’on peut réellement parler de responsabilité et d’autonomisation. La responsabilité dans le sens d’une prise de conscience que ces valeurs ne vont pas de soi et que nous devons les entretenir et y prêter attention. L’autonomisation dans le sens où nous devons comprendre qu’il faut passer à l’action si nous voulons créer un monde où il fait bon vivre.
Un monde parfait n’est pas à la portée de l’homme, mais l’homme peut œuvrer à un monde meilleur. Nous devons réfléchir ensemble aux éléments du passé que nous voulons conserver à l’avenir. Un avenir qu’il nous revient de façonner.
Le concept d’After Paradise est le fruit d’une collaboration entre les commissaires (Hilde Teerlinck et Patrick Ronse) et Stéphane Symons (Institut supérieur de philosophie de la KU Leuven).