29.06—06.10.2024
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SHIRLEY TWIJFEL 0

In the end everything begins again, 2024

Shirley Villavicencio Pizango, PE
6 Wit.h
Acrylique sur toile, cadre en aluminium 190,5 cm x 188 cm x 2,5
Shirley Villavicencio Pizango a grandi à Lima et dans un village de la forêt amazonienne. Elle a émigré en Belgique à l’âge de 18 ans, en famille d’accueil. Elle a successivement étudié à la KASK et au HISK à Gand. Ses tableaux semblent osciller entre le dessin et la peinture. Elle commence par tracer les contours de son sujet (elle réalise essentiellement des portraits ou des natures mortes) à la peinture acrylique, avant de les faire vibrer avec rapidité, mais précision à l’aide d’un pinceau et de couleurs vives. La peinture acrylique lui permet de peindre rapidement et à l’intuition. Certaines parties de ses tableaux semblent inachevées. Quand il y a une perspective, elle est déformée. Son style est très reconnaissable. On ressent un lien étroit avec Matisse et Picasso, avec lesquels elle « entretient un dialogue intérieur quasi permanent »[1]. Les portraits puissants de Villavicencio Pizango s’inspirent de modèles vivants ou de photos analogiques. L’artiste se représente souvent elle-même, mais tire aussi le portrait de ses amis et des membres de sa famille, avec qui elle entretient une relation personnelle, parfois intime. Les portraits ne sont pas une représentation exacte de ses modèles, mais plutôt une interprétation personnelle, au travers de laquelle elle laisse s’exprimer ses pensées et ses sentiments. Shirley Villavicencio Pizango s’intéresse profondément à l’altérité. Son travail peut, en ce sens, être qualifié de très inclusif et diversifié. Elle représente les femmes comme des personnes fières et sûres d’elles, peu enclines à la sensualité ou à l’exotisme. Si Shirley Villavicencio Pizango a passé près de la moitié de sa vie en Belgique, elle a conservé un lien très fort avec son pays d’origine, le Pérou. Son identité se situe entre ces deux cultures. Cette dualité fait aussi partie de ses thématiques de prédilection. Son travail accorde une place prépondérante aux personnes de couleur. Elles occupent le devant de la scène et regardent le spectateur dans les yeux. On est d’emblée frappé par les lèvres blanches. Quand Shirley est arrivée en Belgique il y a 16 ans, elle ne parlait ni le néerlandais ni l’anglais. Comme peu de gens parlent espagnol ici, elle s’est sentie dépourvue de langue. C’est la raison pour laquelle elle ne remplit pas non plus les lèvres des personnes qu’elle représente ; elle les laisse vides. Dans cette œuvre, nous voyons un portrait intime de l'artiste avec son frère. Il y a donc une forte affinité avec la mission inclusive de Wit.h pour les artistes « crip ». Wit.h fait de la place, au sens large du terme, dans l'art contemporain pour ceux qui sont différents, ceux qui sont crip ou oustider, ceux qui pensent collectivement et ceux qui ne craignent pas le contexte éthique et politique de l'art. Wit.h questionne et repense l'accessibilité du champ artistique et vise à le peupler de manière colorée. Les titres de ses tableaux suggèrent que son travail est moins léger qu’on l’imagine de prime abord. Derrière la surface joyeuse se cache souvent une aura de mélancolie. Comme l’écrit Bart Cassiman : « Malgré une palette colorée, ces peintures ne sont pas gaies, même s’il s’en dégage une spontanéité trompeuse et inimitable qui en prend plus d’un à contre-pied[2]. » Dans son atelier, Shirley Villavicencio Pizango s’entoure de toutes sortes d’objets : curiosités, textiles, masques ethniques (qu’elle collectionne), vases en terre cuite, meubles en rotin, fleurs, plantes. Ces éléments servent de base à des natures mortes, qui peuvent aussi être considérées comme des autoportraits. Elles dressent un portrait de l’artiste et de son identité, une sorte de croisement entre l’Amérique du Sud et la Belgique.

23 artistes présentent des œuvres inspirantes dans des sites uniques de la ville historique de Courtrai

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