Dans les années 1630, van Diepenbeeck s’est essayé, dans une moindre mesure, à la peinture monumentale. Après 1640, on a commencé à percevoir l’influence d’Anthony van Dyck (1599-1641) dans les poses plus expressives et les expressions des visages. À la fin de sa vie, l’artiste s’est presque exclusivement consacré aux livres et aux tapisseries.
Moïse faisant jaillir l’eau du rocher date du troisième quart du XVIIe siècle et fait partie d’une série de tapisseries qui illustrent l’histoire de Moïse. Ces tapisseries ont été tissées dans l’atelier anversois de Michiel Wauters d’après des dessins d’Abraham van Diepenbeeck. La tapisserie exposée à l’hôtel de ville de Courtrai est la seule de cette série encore conservée en Belgique.
Inspirée du livre de l’Exode, l’œuvre relate la sortie de Moïse et des Israélites hors d’Égypte. Arrivés à Rephidim, les Israélites ne trouvèrent pas d’eau et prirent Moïse à partie. Moïse monta sur le rocher du mont Horeb et le frappa avec son bâton, faisant jaillir de l’eau (Exode, 17). Cette scène ne raconte pas uniquement un récit biblique, il est aussi question d’affirmation du pouvoir. À l’époque, les tapisseries étaient la forme d’art la plus populaire dans les cours européennes. Elles venaient égayer les pièces principales des personnalités puissantes.
Cette tapisserie historique aborde de manière intrigante le grand thème de l’eau. Un thème qui revient à plusieurs endroits de la Triennale de Courtrai. Elle a inspiré à Jan Van Imschoot 42 dessins qui sont présentés avec la tapisserie. Un dialogue s’instaure également avec les œuvres textiles de Małgorzata Mirga-Tas et Felix Beaudry, exposées dans les pièces voisines.