Le jardin médicinal du Baggaertshof historique, fondé en 1638, a été restauré au milieu des années 1980 par l’association des pharmaciens de Courtrai, qui y ont replanté un mélange de plantes et d’herbes en tout genre. Ce jardin de plantes officinales est encore entretenu et utilisé aujourd’hui. Cette verdure luxuriante offre une toile de fond idéale à l’œuvre Poison
de Kasper Bosmans. Cette série repose sur l’espèce d’escargot Polymita picta, mieux connue sous le nom d’« escargot peint de Cuba ». Cet escargot modifie la couleur de sa coquille pour paraître toxique, et donc peu appétissant, aux yeux des prédateurs. Il ingère, pour ce faire, un certain type de nourriture pendant la saison des pluies. Ses magnifiques coquilles sont devenues des objets de collection. L’escargot peint de Cuba est aujourd’hui menacé d’extinction en raison de la cupidité de l’homme et de son obsession des objets uniques. Cette installation signée Bosmans nous pousse à réfléchir au contraste entre notre amour de la beauté et notre tendance à détruire tout ce que la nature a de plus beau à offrir, poussés par notre cupidité. Les escargots colorés, mais apparemment toxiques, offrent un contraste frappant avec les herbes médicinales du Baggaertshof. Pour sa version, Bosmans a utilisé de l’émail, un matériau qui entre dans la fabrication des panneaux de signalisation.