La première édition célébrait le jeu sous toutes ses formes, invitant les visiteurs à interagir et à vivre l’art de manière inattendue. Parmi les moment forts : sauter du premier étage de la tour Broel (Piero Golia) ou bondir sur un lit géant sur la Grand-Place (Jennifer Rubell).
La deuxième édition a prolongé cet esprit ludique, mais avec une nouvelle dynamique. Les visiteurs étaient invités à se balancer avec Adam et Ève (Jeremy Deller), inventer leurs propres titres de livres (Jaro Varga) ou danser parmi des rubans colorés (Jacob Dahlgren).
Avec la troisième édition, les commissaires d’exposition ont franchi une nouvelle étape. L’interaction avec le public restait essentielle, mais l’accent s’est déplacé du jeu exubérant vers l’expérience et la réflexion. Les visiteurs pouvaient créer des dessins de sel (Motoi Yamamoto) ou redécouvrir leur voix en traversant un tunnel sur la Grand-Place (Laia Estruch). Le parcours artistique a évolué, tout comme ses visiteurs. Au-delà du jeu et de l’interaction, la Triennale laisse désormais plus de place à la contemplation et aux significations profondes de l’art contemporain. Un exemple : Painting de Vladimir Nicolic, une œuvre rendant hommage à Kazimir Malevitch et au constructivisme.
Dès le départ, les commissaires Patrick Ronse et Hilde Teerlinck ont voulu créer un triptyque. Leur ambition : construire un ensemble cohérent, chaque édition étant liée thématiquement à la précédente. PLAY explorait la nature ludique de l’être humain – un jeu rappelant le paradis. PARADISE célébrait l’abondance et la joie, un hommage à la liberté et à la créativité. AFTER PARADISE, au contraire, confrontait les visiteurs à la rareté et à l’inquiétude, une réflexion sur ce qui vient après le paradis, mais aussi sur l’engagement et la responsabilité. Ensemble, ces trois éditions forment un récit riche et nuancé sur l’art, l’humanité et la société.
PLAY 2028, Paradise 2021, After Paradise 2024